Le village de Rumilly-les-Vaudes

L’histoire du village remonte au-delà de l’ère que l’on appelle secondaire. Les géologues l’appelle néocomien. Les Celtes, les Gaulois, les Romains inscrivent la toponymie : Rumilliacum du nom du responsable de l’impôt romain nommé Romilius ou Rumilli.

Le Comte de Champagne donne en 1104 la terre de Rumilly aux Abbés de Molesme pensant s’exonérer pour gagner le ciel. Le mariage de Jeanne de Champagne (née à Bar sur Seine) en 1284 marque l’entrée de la Champagne dans le domaine royal.

C’est le moment que choisi Philippe IV Le Bel pour empreindre son territoire aux marches de la Champagne et de la Bourgogne en construisant une maison royale, le Manoir des Tourelles. Ce dernier est agrémenté au XVe siècle d’une tourelle hexagonale par Louis II d’Orléans et, vers 1530, est restauré par Pierre Pion à peu près comme on le voit aujourd’hui.

C’est à cette époque du beau XVIe que Jean Colet, né à Rumilly et curé de ce village, décide de construire une nouvelle église plutôt que de réparer l’ancienne comme le prévoyait une bulle d’indulgence. Plus belle, plus élancée, elle regorge de tous les atouts et atours de cette époque. C’est à l’historien local Jean Daunay et à ses recherches que l’on peut connaître Rumilly les Vaudes

Le Manoir des Tourelles

Le manoir a appartenu aux Labille après la révolution de 1789. En famille avec les Huot de Goncourt, on sait par des photos que les Julien et Edmond de Goncourt sont venus passer des vacances à Rumilly.

Cette maison royale du XIIIe siècle fut, ensuite, acquise par la commune qui en fit son école de garçons et sa mairie en 1902. En 1957, l’école migre vers un beau groupe scolaire, tout neuf, chauffé avec un chauffage central. Cet édifice est classé MH depuis 1903

L’église Saint-Martin

Une église dédiée à saint Martin existait déjà à Rumilly au XIIe siècle. Il n’en reste aucun vestige. Église et village furent détruits et rasés lors de la guerre de Cent ans. D’une nouvelle construction demeurent quelques panneaux de vitraux du début du XVIe siècle complétés et réintégrés dans les baies de l’église actuelle. Celle-ci a été construite entre 1527 et 1549.

Prévue dès la fin du XVe siècle par le curé Jacques Colet, elle fut réalisée par son frère (ou neveu) Jean Colet, chanoine de la cathédrale de Troyes, official diocésain, lui-même curé de Rumilly. On dit qu’il y consacra une grande partie de sa fortune à laquelle s’ajouta le produit des quêtes qu’il fit partout en France. C’est son souvenir qui reste attaché à l’édifice grâce à des inscriptions, des sculptures et des vitraux. Le mobilier de l’église est riche : statues, retables en bois, tableaux du XVIIIe siècle, sans compter le magnifique retable en pierre polychromée derrière le maître-autel voulant à tort se rattacher à l’atelier de la Sainte-Marthe, offert vraisemblablement en 1533 par Jean Colet qui y figure. Les vitraux qui demeurent, souvent incomplets, sont essentiellement concentrés sur la face sud de l’édifice, aux fenêtres basses comme aux fenêtres hautes. A l’exception des quelques panneaux plus anciens et de celui de la baie d’axe du chœur, réalisé en 1866 par Erdman et Kremer, ils ont été exécutés pour la plupart entre 1530 et 1550. Leurs auteurs en sont inconnus. Le nom de Linard Gontier est attaché aux restaurations qu’il fit vers 1600. La collection est trop partielle pour que l’on puisse observer un programme d’ensemble cohérent.
En dehors de la Présentation de Jésus au Temple, les scènes sont relatives à la Vie glorieuse du Christ (Résurrection, Apparition à saint Pierre, fragments d’Ascension, Pentecôte) ainsi qu’à des saints dont le patron de l’église, saint Martin. Le vitrail du transept « Le Procès en Paradis« , offert par Jean Colet en 1548, présente un thème particulièrement original qui serait de Bernard de Clairvaux. Le registre inférieur est consacré à Anne et Siméon d’une part, à la résurrection des morts d’autre part, la Justice, la Paix, la Miséricorde et la Vérité, sous forme de personnages, côtoient le Christ bénissant et l’Annonciation au registre médian, pour occuper tout le registre supérieur. Tous les personnages sont entourés de grands phylactères décoratifs et votifs. Au soubassement, l’inscription de donation est encadrée par deux blasons des Colet. Le tympan, représente avec une particularité : Saint Jean Baptiste au centre. Pourtant, on est bien là devant la Trinité. Ce vitrail a été restauré au XIXe siècle.

Le collège apostolique est aussi à remarquer. Il orne les piliers de l’église. C’est le plus beau de France de cette époque. Malgré le côté rural de cet édifice, son concepteur a voulu une solennité exceptionnelle dans son église.

Cette église est, dit Florian Meunier, la mieux datée de France.

Ouverte du lundi au vendredi de 8h00 à 19h00.

Pour une visite guidée contactez : Jacques Daunay 06 52 84 63 71 (selon les disponibilités)

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